Ces beaux noms d’hérésies renvoient à une nature qui s’oublierait assez pour échapper à la loi, mais se souviendrait assez d’elle-même pour continuer à produire encore des espèces, même là où il n’y a plus d’ordre. La mécanique du pouvoir qui pourchasse tout ce disparate ne prétend le supprimer qu’en lui donnnant une réalité analytique, visible et permanente : elle l’enfonce dans les corps, elle le glisse sous les conduites, elle en fait un principe de classement et d’intelligibilité, elle le constitue comme raison d’être et ordre naturel du désordre. Exclusion de ces mille sexualités aberrantes ? Non pas, mais spécification, solidification régionale de chacune d’elles. Il s’agit, en les disséminant, de les parsemer dans le réel et de les incorporer à l’individu.
Michel Foucault Histoire la sexualité, 1 : la volonté de savoir / 1976

23 juin 2012

absolue troublitude

j'ai toujours été impressionné par le courage d'une Ségolène Royal. en tout premier lieu parce qu'elle a eu le cran de ne jamais se comporter en victime dans un monde politique si outrageusement masculin. univers mental qui des électeurs/trices aux élus/es, systématise sa préférence pour les paires de couilles, quelle qu'en soit la couleur. n'importe quel tocard bénéficiant de la présomption théorique d'être possesseur de l'attribut magique profite derechef de cet à priori positif . même si on a affaire à la pire fiotte qui soit!!
Ségolène Royal n'instrumentalisa jamais sa féminité, l'usage machiste autorisant l'affirmation d'une autorité féminine si elle se place entre deux minauderies stériles et la constante et tacite reconnaissance de son maître. 
non, elle est demeurée elle-même. sachant dire je aussi bien que non. cela revient à dire que je l'ai toujours trouvée supérieurement intelligente, ce qui n'est pas le cas de toutes les combattantes et encore moins des combattants.  
évidemment l'intelligence ça ne paie pas.
jamais je n'ai cru que le PS fut un parti de gauche. idéologiquement d'abord, bien sûr dirais-je. mais aussi parce que la gauche est disciplinée, la discipline du parti ça s'appelle. à prendre ou à laisser mais quand on est dedans on pratique. sinon à quoi bon, je vous le demande! vous vous rappelez JL Mélenchon, avant de monter à la tribune, apostrophé par un militant communiste? il l'envoie bouler en disant quelque chose genre : "t'es militant ? raison de plus pour fermer ta gueule" ça nous avait bouleversé les gentils démocrates de droite, les Apathie comme les Zemmour. le PS c'est le bordel,. la surenchère pathétique des individualités, le sport vicieux des médiocres qui s'éblouissent entre eux pour mieux se haïr, rarement exceptionnels ça va de soi... d'autant que dans un tel climat ça fini par être mal vu.  la tendance serait davantage au nivellement, à l'écrasement, à la promotion ravie de la contre performance, à l'observation jalouse de l'autre.
dans cette ambiance de stérilisation des talents certains font tache,
regrettable qu'après avoir bouffé cinq ans de soupe sarkoziste dans les pages putassières d'une presse excrémentielle promue soudain presse politique, voire d'opinion, il faille y retrouver les actuels dirigeants de ce pays, à leur tour piégés par cet état d'esprit si contemporain parce que la compagne du premier magistrat s'est soudain senti pousser les ailes d'une garce.
je pensais enfin en avoir fini de ces conneries, qui firent d'Ariane Massenet une chroniqueuse révélée et des pages de closer les égales de celles du Monde. mais non, ça nous vient comme une odeur de pet pendant la messe, l'égo de la bonne-amie présidentielle s'est senti dans l'obligation d'exister très fort, merci tweeter, voilà un petit air de modernité dans ces vieilleries de l'humanité que sont les histoires de bonnes-femmes ou réputées telles. 
en fait j'avais pas envie de parler de tout ça. c'est ce matin en voyant la une de Elle : photo de qui l'on sait avec pour titre-légende Seule contre tous. là franchement je pense qu'elle charrie, c'est pas forcément utile d'en remettre une couche tous les trois jours. et puis de cette manière, car on entre dans un nouveau discours, celui de la pauvre-victime. ça m'a fait illico penser à ce qui constitue le principe intellectuel du sarkozysme : la victimisation, la victimisation positive. la victime est naturellement innocente et gentille, c'est elle qui refait de nous des êtres humains grâce au petit bout de sparadrap qu'on lui apporte, et tous ceux qui embêtent la victime sont naturellement les méchants sans cœur. le précédent président en avait fait une politique réflexe, remplaçant autant l'écoute que les actes, s'engrangeant un électorat de débiles masochistes prompts à se brûler avec la queue de la casserole pour pouvoir insulter la cuisinière et devenir un instant les chouchous du chef.
non, vraiment je pensais qu'on était débarrassé de toutes ces turpitudes.  je crains en plus que dans la phase deux de sa maladie cette dame ne se mette à traquer tout ce qui se dira d'elle, et qu'en place de tweets maladroits, elle envoie de ces plaintes judiciaires qui sont aux grands d'aujourd'hui ce que fut la vérole en d'autres temps, la marque de leur petitesse.
 

2 commentaires:

guevaranita a dit…

BONJOUR, j'aime beaucoup cet article,sauf la fin, Ségolène en a marre et ELLE ,essaie de la discréditer ,alors, ils en font une victime...car ils savent que ça fait môche auprès de certains lecteurs.Passé ce dernier coup en vache,elle est déjà d'attaque pour la rentrée,je le sais car je suis dans son association,ne lisez pas tous les articles à"la con" allez sur son site SEGORAMA et vous verrez ....Bonne journée et cordial salut guevaranita

Thomas Q. a dit…

La pipolisation de la politique continuera tant qu’on acceptera de se laisser distraire durant des semaines par le « « story-telling » d’un « tweet » envoyé par la compagne du président pour soutenir le rival de l’ex et mère des enfants du président.
Personnellement, je n’en ai rien à foutre et j’ai boycotté toute presse qui en faisait sa couverture.
Etre de gauche, incline plutôt à se ranger du côté des perdants (les indiens plutôt que les cow-boys), mais que Royal vaincue doive se faire plus discrète n’est pas sans me déplaire, elle m’exaspère. Porte-toi bien !
PS. Je ferai mien ce savoureux « ...comme une odeur de pet pendant la messe »