parfois, je m'abandonne, comme tout un chacun, soudain fasciné par le vide.
banalités : Dieu est mort, les idéologies aussi. avant ou après?
ambiance sous-bois:
je me laisse surprendre par la germination spontanée d'une forme couvrante de vague à l'âme.
à l'aspect de mousse donc.
n'étais-je, il y a un an, ou presque... ou plus...., à me figurer passionné par un débat qui n'était, finalement, pas le mien?
mariage ou pas... ça me ferait mal que cela figure comme ma dernière grande cause revendicative.
à l'abri ici, je me suis imaginé être le spectateur privilégié d'un monde en évolution, curieux et émerveillé du grandiose déplacement des plaques idéologiques.
le "monde en marche" quoi...
puis surgit la contradiction, le grain de sable, c'est pas si beau que je croyais...
on s'emballe, on s'emballe... et puis voilà : on est déçu!
la pensée en mode spasmes, tout au plus.
les grands débats du moment me gonflent et c'est peu dire.
je ne parle que des derniers jours, parce que mémoriser tant de conneries sur le long terme c'est impossible, "ingérable" dit-on. puisque nous sommes tous devenus gestionnaires de quelque chose. la suffisance des maîtres ès-Opinion sature ma mémoire évènementielle qui remonte péniblement d'affaire en Affaire, de foutoir en bazar.
attendre les échos people pour savoir quoi penser du gouvernement, de la guerre ou du reste de la crise.
je croyais qu'on avait assez donné sous Sarkozy. en fait non, c'est le nouveau style en marche.
d'ailleurs le revoilà celui-là....
petit silence frisé entre nous :
pas de mot, un échange de regards. le sien me supplie en urgence : "je m'en fous tais toi".
je me le tiens pour dit.
pas de vagues.
on a traversé la Sardaigne et de là nous sommes allés en Tunisie.
sympa non?
mais si.
le tourisme est selon moi la limite absolue qu'on laisse derrière soi avant d'aborder la décadence. au-delà il n'y a que renoncement. il faut jouer serré, chaque progression dans cette voie est une perte en humanité.
qu'apprends-je avec tant de retard : Guillaume Gallienne, via son film "Les garçons et Guillaume, à table!", triompha aux Césars. j'en parle parce que je viens de voir le dvd. (les charmes de la province).
l'artiste est admirable, non? moi je ne me prive pas de l'admirer.
de manière ambigüe certes, je l'admire autant que je suis déçu.
je l'aime, il me déçoit, c'est normal.
c'est bien de normes dont il est question.
son film, après la pièce, me laisse amère. j'attends le son & lumière qui suivra à n'en pas douter, pour me décider. vaguement amère, oui. là où le théâtre fut, peut-être, efficace, la pellicule ramasse le propos dans une farce morale maquillée d'auto-analyse pour tous. on a beau se dire que tout ça c'est des trucs de grands bourgeois, le message colle aux doigts, façon bonbon fondu de chez Fouquet plutôt que façon sperme de chez n'importe qui ; sorte de théorie du genre inversée, le personnage s'en sort avec les honneurs de son milieu, il n'est pas pédé et il aime trop sa maman (!!! incroyable!!!) , il peut enfin nous le dire avec sa vraie voix de gars et nous présenter sa vraie copine... qui le regarde avec le vrai amour, happy-end complètement balourd, comédie franchouillarde éternellement racoleuse qui semble vouloir chambouler le monde avant de rendre à celui-ci sa place en First-class dans le dernier quart d'heure, faisant triompher la morale, le bon goût et les petits fours Dalloyau.
bien sur on peut lire tout ça autrement, désir d'être soi-même ...etc, foutaises... ici on a juste un avatar de "Cage aux Folles", le vieux rire qui fait comme si... , qui croit s'encanailler, se songe tolérant... mais mais mais : les seuls vrais pédés du film sont bien craignosses, voire... Arabes!!!
je nous rassure tout de suite, un mec comme Gallienne, qu'il le veuille ou non, qu'il le soit ou non, pour le populo de base, dont je tiens la plupart de mes références culturelles, ce sera toujours un pédé. après, il ira dire ce qu'il voudra! "on nous la fait pas..."
voilà qui donne envie de relire et revoir "Breakfast on Pluto"...
et Edouard Louis, bien sûr.
même époque, autre lieu. autre ton, autre classe. fi de l'embourgeoisement neuilléen, Eddy Bellegueule nous horrifie de cette autre enfance française qui tente d'apprivoiser la douleur de survivre en milieu hostile. résilience de classe.
ah! Neuilly, le sarko-joke du jour que la divine providence nous envoie. jusqu'à présent le titre de "l'Ex" semblait éternellement dévolu à Giscard, l'état de ce dernier est il si critique qu'il ne puisse désormais le défendre?
-ça te fais râler? il demande en lousdé,
-même pas en fait. je clos dignement, passons à autre chose.
ça me punchifie. mais je n'arrive pas encore à bien l'isoler de la sauce réac ambiante. ce type rassemble sans aucun doute tout ce que je déteste en politique, mais, d'abord : son image n'a jamais été décrochée de l'iconostase de la politique française, et, ensuite : il a été tellement concurrencé sur son terrain, qui va du droit commun au droit institutionnel, qu'il me paraît bien usé l'ex jeune loup de la droite décomplexée.
pour l'instant je demeure d'humeur tunisienne, aller toujours plus vers le sud pour retrouver cet irremplaçable goût de liberté. de la chicha parfumée aux tajines inventifs, des sourires jeunes ou sans âge aux odeurs des rues, partout cette sensation à jamais disparue de l'espace-France.
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