Ces beaux noms d’hérésies renvoient à une nature qui s’oublierait assez pour échapper à la loi, mais se souviendrait assez d’elle-même pour continuer à produire encore des espèces, même là où il n’y a plus d’ordre. La mécanique du pouvoir qui pourchasse tout ce disparate ne prétend le supprimer qu’en lui donnnant une réalité analytique, visible et permanente : elle l’enfonce dans les corps, elle le glisse sous les conduites, elle en fait un principe de classement et d’intelligibilité, elle le constitue comme raison d’être et ordre naturel du désordre. Exclusion de ces mille sexualités aberrantes ? Non pas, mais spécification, solidification régionale de chacune d’elles. Il s’agit, en les disséminant, de les parsemer dans le réel et de les incorporer à l’individu.
Michel Foucault Histoire la sexualité, 1 : la volonté de savoir / 1976

19 janvier 2012

"les Enfants de l'Euro" d'Isabelle Guisan, Τα παιδιά του ευρώ...


Isabelle Guisan est auteure d'une dizaine d'ouvrages et chroniqueuse dans la presse suisse francophone, d'origine grecque par sa mère, elle qui y séjourne une partie de l'année, propose ici un portrait de ce pays à travers quatorze destins de jeunes âgés de 18 à 32 ans. pour ce faire elle est accompagnée de deux photographes, Nelly Rodriguez et Alexis Voelia qui mettent en lumière ces jeunes gens auxquels la crise a volé l'avenir. ils et elles sont hôtelière, taxi, militant gay... insulaire, continental, frontalier... athée, orthodoxe, musulman... grec d'origine ou enfant d'immigrés, ou encore membre de la diaspora... qui est l' Enfant Grec en 2012, qu'est leur grécité quand leur pays s'entend accusé de tant de vices, ces jeunes témoins dans la tourmente sacrificielle en sont la vertu et l'élan vital. puissent ceux qui les accusent, les entendre et les voir, et se souvenir qu'en grec le témoins est le martyr. martyr d'une tragédie débutée le 06 décembre 2008, lorsque Alexandros Grigoropoulos, 15 ans, tombait sous les balles de la police dans une rue d'Athènes.
Isabelle Guisan, Les Enfants de l'Euro, éditions Xénia 2011.


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